samedi 3 novembre 2012


RAPPORT DE STAGE


Dans le cadre des activités annuelles du CAFED, Centre Africain de Formation à l’Edition et à la Diffusion, programme de l'OIF (Organisation internationale de la Francophonie), s’est tenue à Tunis, du 24 au 29 septembre 2012, une session continentale de Formation permanente avec pour thème, « Secrétariat d’édition du livre à l’ère numérique ». Cette session a réuni 12 stagiaires venus de 11 pays différents.
Sous la supervision de Ridha Najar, Direction Technique du CAFED, la semaine de travail s’est déroulée dans des conditions qu’il serait intéressant de rappeler ici :
I-                   Conditions de voyage, de logement et de restauration
Le Centre Africain de Formation à l’Edition et à la Diffusion, comme à son accoutumée, a pris en charge intégralement tous les frais de voyage et de logement. A l’hôtel Belvédère, nous étions logés en demi-pension, c’est-à-dire, chambre, petit déjeuner, déjeuner de midi et pauses-café étaient pris en charge. Chaque participant a bénéficié d’un per diem destiné à couvrir les frais de son dîner et de ses menues dépenses pendant le séjour tunisien.
Il est à noter que l’accueil à l’hôtel était chaleureux et témoigne de l’hospitalité légendaire du peuple tunisien. On note clairement la volonté des responsables de faire toujours plus, uniquement dans le but de donner satisfaction à tout un chacun de nous. Un satisfecit général est ainsi à délivrer à tout le personnel du Belvédère.
II-                Conditions de Travail
Ces conditions, plus qu’agréables, ont permis de passer six jours de dur labeur sans même ressentir le poids des efforts fournis. En effet, du lundi 24 au samedi 29 septembre, les stagiaires ont été soumis à un rythme assidu de travail. Sous la direction de Monsieur Alain Gilbert de France, et de Madame Samia Rassaa de Tunisie, un copieux programme a été déroulé. Les matins de 9 heures à 13 heures et l’après-midi de 14 heures 30 à 17 heures 30. Un déjeuner de groupe a réuni quotidiennement tout le groupe. La salle de séminaire était divisée en deux ateliers, l'un théorique autour d'une table en U, l'autre pratique avec un ordinateur pour chaque participant, plus de celui des formateurs qui était relié à un vidéoprojecteur. Dans ces conditions, les formateurs, généreux dans l’effort et dans la transmission du savoir, ont pu assurer un service de qualité.
1-      La réception du manuscrit
La thématique « secrétariat d’édition du livre à l’ère numérique » a été passée en revue dans son intégralité. Le rôle du secrétaire d’édition a été décortiqué et situé au sein de la chaîne du livre et d’une maison d’édition.
Aiguilleur du ciel pour Alain Gilbert, moelle épinière pour d’autres, le Secrétaire d’édition, le long de ce stage, apparaît comme l’élément le plus important, le fil d’Ariane qui relie toute la chaîne éditoriale. Son rôle, de bout en bout, a été disséqué. Chacun de nous se sent désormais aguerri pour jouer, mieux que par le passé, ce rôle au sein de son entreprise. Il s’articule autour de différentes tâches qui partent de la réception du manuscrit à l’impression du livre.
Ce poste d’édition, anciennement occupé par les moines copistes, chargés de transcrire à la main sur une peau de veau les textes des auteurs, a évolué avec le temps et les technologies. Le Secrétaire d'édition reçoit le manuscrit de l'auteur (— aujourd'hui, le manuscrit est le plus souvent sous forme fichier électronique — il est conseillé de ne pas recevoir des manuscrits écrits à la main) et est chargé de le suivre jusqu’à la dernière étape. Pour y arriver, sa première réaction doit être de sauvegarder le document en lui attribuant un nom, une fiche génétique et une fiche navette. En effet, pour permettre la traçabilité du document reçu, le secrétaire d’édition est celui qui doit lui permettre d’avoir une existence physique. Cette fiche d’identité permet non seulement d’éviter toute perte éventuelle, mais surtout de permettre à l’éditeur de se défendre lorsque l’auteur contestera la présence de coquilles à l’intérieur de son texte. La fiche navette, quant à elle, est un planning des différentes tâches à accomplir sur le texte avant sa livraison. Un exemple de fiche a été dégagé par les stagiaires sous forme de travail pratique :
Fiche navette de XXXXXXXXXXX
Tâche à accomplir
Date/Période
Titre :

Auteur :

Nombre de pages (tapuscrit) :

Genre :

Nombre de signes :

Format initial :

Typographie :

Date de dépôt :

Date d’impression par le secrétaire d’édition :

Lecture par le Secrétaire d’édition :

Entretien avec le Directeur d’édition :

Envoi du texte au comité de lecture :

Retour du comité de lecture :

Renvoi à l’auteur avec notifications :

Retour à l’édition avec un B A T pour la maquette :

Réalisation de la maquette :

Renvoi de la maquette à l’auteur sous format PDF :

Retour à l’édition avec un B A T pour l’imprimerie :

Impression :

Livraison :


Cette fiche, co-signée par le Directeur d’édition, permet à la maison d’avoir une boussole. Ce n’est qu’après cela que le projet de livre pourra passer par les différentes étapes indiquées.
2-      De la correction du texte
Les différentes étapes du toilettage du manuscrit ont été réalisées d'une manière pratique sur une nouvelle proposée (et écrite) par le stagiaire Seydi SOW du Sénégal. Le formateur a volontairement truffé de fautes le manuscrit original. Il a été exigé d’utiliser les signes de préparation et de correction, proposés à la page 63 du Manuel pratique d’édition pour l’Afrique francophone. La correction a été d’abord manuelle, sur papier au stylo rouge, avant d’être portée à l’écran sur un ordinateur.
Il est conseillé, avant toute modification, d’activer les fonctions du logiciel de traitement de texte utilisé(en l'occurrence Word de Microsoft) permettant de retrouver les traces du travail accompli sur le texte original. Plusieurs exercices ont été faits à ce niveau pour permettre au stagiaire de se les approprier. Les corrections manuelles peuvent ainsi être intégrées suivies de la vérification d’abord avec le correcteur intégré au logiciel (grammaire et orthographe) et ensuite avec un logiciel professionnel de correction typographique et orthographique spécialisé (Prolexis). Une connexion internet était disponible pour lever les doutes.
3-      Des relations avec l’auteur
Le secrétaire d’édition peut être amené à rencontrer l’auteur et lui parler du contenu de son ouvrage. Il a été retenu que cette rencontre soit double : une dans la maison pour visiter les locaux de l’entreprise d'édition, l’autre autour d’un café à l’extérieur pour rentrer dans le vif du sujet. Cette étape a été également mise en scène avec l’auteur de la nouvelle choisie. En effet, il a été question entre Seydi SOW et un collègue choisi, de jouer ce rôle afin de permettre à l’assistance de voir les critiques qui peuvent être formulées et les réactions-réticences de l’auteur. Le secrétaire d’édition, et c’est ce qu’il faut retenir, doit y aller avec diplomatie, pour ne pas heurter de front l’ego de l’auteur, jaloux de son texte, surtout quand des modifications, aussi minimes soit-elles, sont proposées.
4-      De la mise en page
Après les corrections portées au texte original, il reste pour le secrétaire d’édition de passer à la mise en page. Celle-ci nécessite des préalables qui sont : le respect du code et la charte typographique de la maison ou de la collection, une échelle typographique, une feuille de style, des niveaux de lecture.
Les différentes étapes de la mise en page dans le logiciel Word ont permis de savoir qu’il est bien possible de réaliser la maquette d'un roman, d'une thèse ou d'un essai dans Word. Les stagiaires ont pu également s’initier au logiciel Indesign d'Adobe pour la mise en page.
5-      De la conversion vers le format PDF
Madame Rassaa notamment, s’est chargée de faire voir tous les atouts dont dispose un secrétaire d’édition quand il a un Acrobat Professionnel. Toutes les subtilités pour laisser des traces de modifications dans le document envoyé sont montrées. Elles permettent également de disposer d'un document avec toutes les qualités requises pour l’impression.





III-              Conditions matérielles
Pour arriver à faire tout ce travail en un temps record, nous avons bénéficié d’un appui logistique important de la part du CAFED. En effet, plusieurs ordinateurs Macintosh ont été mis à notre disposition. Chacun avait droit à un poste quand il s’agissait de travailler sur l’ordinateur, avec tous les logiciels installés et une connexion internet à haut débit. Tous les documents et supports didactiques des différents enseignements ont été compilés et remis sur CD à la fin à chaque stagiaire suivi des photos de famille. Une importante documentation sur l’éditeur et le libraire africain a été également remise afin de faciliter l’assimilation des notions enseignées.
La session a pris fin le samedi 29 septembre dans une ambiance de convivialité après une évaluation écrite anonyme et une remise des attestations de stage.
IV-             Suggestions
Tous les stagiaires, unanimement, ont reconnu lors de la séance de clôture, le professionnalisme avec lequel les sessions du CAFED sont organisées, depuis la drastique sélection des postulants jusqu’à la phase pratique du stage. Il n’est donc pas à recommander grand-chose sauf que l’OIF, et d'autres bailleurs de fonds, sont invités à continuer le financement de ces sessions afin que l’Afrique, dans ce domaine de l’édition, puisse émerger et ne plus accepter les diktats des grandes maisons internationales qui profitent de notre manque de professionnalisme pour s’imposer. Si les sessions peuvent se répéter ou s’étendre sur au moins deux semaines, ce serait plus bénéfique pour nous.

Fait à Cotonou, le 03 octobre 2012

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