lundi 21 août 2017

Perles d'émotion



MARCEL CHRISTIAN OGOUNDÉLÉ, L’HUMANISTE ÉMU  !

Par Anicet Fyoton MEGNIGBETO


Un an, mois pour mois, après avoir offert au public Tu leur diras, Marcel-Christian Ougoundélé est revenu, dans ce même style lyrique, plein d’altruisme, face à ses lecteurs, des amoureux de belles lettres, assez suggestives,  connotées parce que remplies d’images et de symboles, avec Perles d’émotion. Un recueil sur le même registre que le premier, mais avec cette fois-ci, un peu plus d’affirmation de son humanité à l’endroit de presque toutes les couches sociales.  Un recueil, qui sème le bonheur à chaque bout de vers.
1-      Le semeur de bonheur
«  Si tu étais la terre –
Moi, je serais semeur
Tu serais ma moisson... ma loi
Et je mourrais ravi –
De t’avoir vue en fleurs –
M' endormant à jamais... en toi.  »
    Salvatore Adamo,  Si tu étais, 1er couplet
Victor Hugo aime contempler. C’est connu des amoureux de Lettres que ces contemplations penchent surtout le processus de la vie, de l’éclosion au trépas. Mais ce poète, humaniste complet, aime aussi contempler autre chose que la vie, la nature. À travers son texte le semeur, il adore contempler ému, 
«   un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours  »
Cette émotion du poète à voir ce paysan confier ses grains à la terre, il l’aurait, à coup sûr si, de sa vie éternelle, il pouvait observer Marcel-Christian Ogoundélé, semer, tel ce cultivateur, la joie au sein de la terre, la joie chez des êtres chers, qui ne demandent qu’un peu d’attention à leur égard afin que leurs peines naturelles soient soulagées.
Marcel-Christian Ogoundélé ouvre en effet son texte avec ce bonheur partagé avec,  et rapporté  chez un handicapé moteur, avec une interpellation généreuse, familière, intime  : «  ma douce amie  ».
Et déjà au niveau de ce texte inaugural, l’auteur indique le ton de son recueil  : apporter et semer la joie chez les marginaux sociaux. Un handicapé, qu’il soit moteur, mental, visuel ou autres, tout le monde le constate, reste un être entièrement à part et certaines sociétés notamment chez nous en Afrique, leur réserve un statut de sous-homme. Tandis que l’Europe appelle à l’euthanasie pour en éliminer quelques-uns, l’Afrique sous des terminologies totalement abjectes, enfants sorciers,  enfants sièges, tohossou, vodoun… les tue dès la naissance, les rend fétiche, ou les réduit à la mendicité, à la risée de tous, condamnée à vivre de l’obole. De rares fois, on leur construit des centres sociaux, mais c’est pour, la plupart du temps, les y parquer pour se donner de l’air, et les abandonner à leur sort. Et c’est là que quelques donateurs à la quête de popularité s’y rendent pour se départir du trop-plein des mille fois plein qu’ils ont, parfois illicitement emmagasinés.
Marcel Ogoundélé se départit de ce groupe de donateurs, fanfaronnards, et pense que loin des dons matériels, tout ce dont a besoin cette classe de personne, est un peu de joie. Juste un regard attendri, une petite attention qui leur fera comprendre qu’ils ne sont pas des exclus, mais des êtres humains au même titre que les autres, capables de s’émouvoir et de  procurer à leur tour le bonheur.
«  Dans ton nouveau tricycle
Tu allais et venais
Avec ta douce voix  »
Cette seule visite rendue à la douce amie ce jour de fête a procuré une joie immense. Une joie lisible tout de suite sur son être entier, devenu un réceptacle du ciel, une correspondance de ce que l’arc-en-ciel peut avoir comme couleurs gaies. Une joie qui déteint assez positivement sur le physique au point que la laideur ait laissé place à la beauté  : 
«  que sans moi, tu étais laide
Qu’avec moi tu étais belle  ».

Mieux, le handicap de l’ami a-t-il aussi fait apparaître une mobilité, une métamorphose à la Kafka qui rend fier le poète. Et, ce souhait de «  conjurer le sort  » ne sera qu'évocation, car tous les signes de la guérison ne serait-ce que pour cette journée de fête, étaient visibles. Ainsi, l’objectif du poète semble atteint, à double titre  : rendre joyeux, mais aussi guérir, guérir mentalement, puisque avant d’être physiologique, toute souffrance est d’abord psychologique.
Mais le poète, avec l’emploi de l’imparfait, semble indiquer que son action de ce jour de fête restera temporelle. C'est une sorte d'invitation, une sensibilisation pour que toute personne, qui se sent en bonne santé et en mesure d'apporter sa pierre à la construction de ce bonheur-semence, n'hésite point. Il en va du bonheur social.   
Par ailleurs, le poète ne cherche pas seulement à mettre son grain de bonheur dans le terreau que constituent les marginaux sociaux. La société est faite de tout et il n’est pas que les handicapés qui soient en manque de bonheur. L'homme à l'image de Dieu, est amour a indiqué, sous une forte poésie, Daté Atavito Barnabé-Akayi (Quand Dieu a faim). L'homme respire d'amour, et lorsque le semblable en démontre à l'égard de soi, il en ressort une satisfaction totale, une joie inouïe.  C’est ainsi qu’on le poète retrouve  à l’anniversaire de cet être cher. En effet, à travers le texte «  A ton anniversaire  », on note toute sa détermination à se rendre chez l’ami non nommé, et ceci quel que soit le moyen de locomotion, quel que soit aussi, le temps qu’il ferait : 

«  Par avion,
en voiture ou en train,
j’irai. 
Dans le vent,
 la pluie ou la grisaille»
Et même si le poète semble privilégier un moyen particulier, le train, il indique qu'il pourrait l'attendre le temps qu'il faudra, pourvu qu'il vienne ce jour. La semence du bonheur ici est toujours atemporelle et l'évocation des mets dont il pourrait se gaver n'a en réalité rien à voir avec ce désir affiché d'être là, au rendez-vous afin que le destinataire de ce texte soit heureux, heureux ce jour où il se remémore sa naissance.
Mieux, inspiré par un office religieux dans «  Maman m'a dit  », le poète se fait si visionnaire. Un visionnaire, «  pour semer l'amour  » dans les cœurs d'êtres chers. Une vision qui lui fait transparaître une Angelle, certainement la mère disparue de ces êtres qui pourraient être leur mère et l'épouse du poète, prophétisant un bonheur réel. Une Angelle qui souhaita comme l'héroïne Doguicimi, dans Doguicimi de Paul Hazoumè le pouvoir de se transformer en un oiseau capable de confier à l'Être Suprême les désirs secrets de chacun d'eux et de transformer leur souffrance comme en un tour magique en une joie immense.
En réalité, le texte installe un décor lugubre, une liturgie, une chapelle ardente consacrée à la défunte mère de ces deux êtres. Cette révélation aux enfants ne serait alors que le prétexte du poète  pour apporter dans le cœur meurtri des destinataires de ce texte la joie nécessaire afin d'alléger cette peine due à la disparition d'un être cher. Ce texte se fait alors catharsis, non pas uniquement pour les enfants, mais aussi pour le poète qui tout en calmant les enfants, se convainc d'une part que la disparue est partie rejoindre l'éternel dans de bonnes conditions, mais aussi, est prête, depuis là-haut à veiller sur chaque être aimé qu'elle a abandonné ici-bas.
Le poète semeur de bonheur continue son action de grâces dans «  la porteuse de grâce  ». Ici, il se fait didact. La joie, tout être humain, en veut un grain en son cœur. Et il indique les étapes à suivre pour y arriver. La démarche est simple selon lui et, en un jeu de mots, il associe avec rime «  le cœur et le bonheur  », «  la joie et la voix  », «  le sourire et le fou rire  » «  l'amitié et la bonté  », les «  tourments et les moments  », «  la stabilité et la félicité  ». En réalité, ces associations dualisées comportent selon l'auteur l'essence du bonheur. Si le cœur humain est le siège du bonheur, il faudra la voix pour l'exprimer, la voix pour rire aux éclats entraînant son environnement dans le fou rire, la voix et la bonté pour exprimer l'amitié qui elle entraîne de façon oxymorique les moments de tourments, mais qui finissent souvent en amitié comme en amour en une stabilité et en une félicité.
Le dernier vers du texte est alors très symbolique de ce désir du poète de semer partout le bonheur. En effet, à l'instar du semeur du vent qui récolte la tempête, le semeur du bonheur, semble indiquer le poète,  récolte la félicité. «  Tu récolteras la félicité  ».  Cette phrase déclarative affiche la certitude et la conviction avec laquelle le poète se conforte dans son désir de rendre tout le monde heureux. En réalité, le bonheur-semence, germe et fait plus que décupler la joie chez le semeur atteignant chez lui la félicité. À cette étape d'extase, c'est avec plaisir que, comblé, le semeur contemple joyeux un bouquet de fleurs à Noël.
 «  Le bouquet de fleurs  »  insiste ainsi sur cette étape qu'a atteint le poète dans cette description joyeuse de ce bouquet qui sème la joie dans ce milieu, une joie atemporelle car traversant les fêtes, illuminant les cœurs avec ces couleurs arc-en-ciel, ces couleurs vives installant la gaieté dans ce foyer et l'auteur pourra s'autoriser ce zoomorphisme entre le bouquet et l'océan incubateur de bonheur, de bonheur immense et éternel.
La joie que le poète sème dans les cœurs sans retenue et à travers toutes les couches sociales, il voudrait aussi que l'être humain lui-même puisse, non pas l'attendre tout le temps, mais aille à sa rencontre. Le semeur sait donc non seulement semer le bonheur mais aussi et surtout le susciter à travers des visites personnelles d'attraits touristiques.

2- Le chantre des attraits touristiques

«  La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers  »
Charles Baudelaire, «  correspondances  » in Les fleurs du mal
Cette correspondance que le poète du XIXe siècle établit entre la nature et le temple installe dans la nature et ses constituants une sorte de catharsis mystérieux vers laquelle l'homme est attiré pour y décharger ses peines. La nature a donc cet attrait simple qui aimante les douleurs humaines, car elles y trouvent un exutoire aisé.
Marcel-Christian Ogoundélé, fait sienne cette vision baudelairienne de la nature et propose à ces lecteurs à travers ce recueil, une diversité de destinations naturelles afin de pouvoir s'assoupir.
Et comme un Chauvin, le poète commence par sa terre nourricière «  Kaboua  ». Dans une belle allégorie anthropomorphique, il fait voir sur le chemin qui y conduit, «  les mamelles de Savè  » d'où coule le lait nourricier de la vie. Mais loin de ce chauvinisme affiché, le poète, en réalité, se fait développeur de son pays, le Bénin. En effet, le tourisme reste un secteur porteur d'économie qui reste malheureusement sous-exploité chez nous au Bénin. L'image apparemment facile qu'il fait voir est une vérité économique que tout ministre de la Culture devrait suspendre à son cou. Les mamelles qui donnent «  le doux lait à la vie  » signifient que ces collines naturellement constituées et qui s'offrent à la vue comme des mamelles constituent un attrait capable d'apporter de la plus value à l'économie. Leur seule présence pourrait attirer des touristes nationaux et internationaux et il suffit que les autorités en charge du tourisme y mettent un peu de moyen, un peu d'imagination pour proposer des activités à la fois lucratives et ludiques. De simples visites à des séances d'alpinisme et des propositions de décors cinématographiques suffisent pour que la localité puisse être la vache à lait du pays.
«  Kaboua  » pour le poète, c'est aussi la science africaine. Cette science naturelle, capable de mystères des plus inouïs, est aussi un attrait. En effet, autant, l'Africain est attiré par la science occidentale, autant l'homme blanc veut savoir ce qui est caché dans les profondeurs des forêts et des eaux africaines. Ce qui permettait à des êtres humains de faire intervenir de manière fantastique d'autres êtres humains ou non. Ce qui peut permettre par exemple au docteur Marc Tingo, de se frotter les mains avec des plantes naturelles pour sortir du corps du patient Félix Gangbé des objets tranchants hétéroclites. L'homme blanc veut savoir cela et il est du ressort de l'Africain de savoir vendre cette science, d'améliorer son existence et d'être détenteur lui aussi d'un savoir capable de faire évoluer l'humanité à l'instar de la révolution technique et industrielle débutée en Europe depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Lorsque Hampaté Bâ indique que le vieillard africain est une bibliothèque, il intègre cette dimension mystique évoquée ici par Marcel-christian Ogoundélé.
Il est alors clair que le poète veut faire ce pas. Un pas rénovateur. Se ressourcer comme Ken Bugul, non pas sur ce chemin de sable, mais des collines et de la rivière «  GBAGBA  ». Aller à la quête de soi pour retrouver ses origines, indispensable à l'équilibre à son équilibre.
«  Kaboua  » apparaît alors comme un poème initiatique qui guide le poète sur les chemins de son être, de sa vie. Mais aussi un poème chantre de la beauté d'une région touristique, génératrice s'il en est besoin de devises.
Cette richesse, le pays du poète peut la retrouver aussi à travers «  La vallée de l'ouémé  », berceuse de son enfance. Une vallée dont on dit la plus riche de l'Afrique après celle du Nil. Or, la mémoire retient que l'Égypte, c'est le Nil. Toute cette étendue d'eau à travers laquelle, irrigation et canal sont faits, a fait la gloire de ce pays de l'Afrique du Nord, berceau des sciences du monde. Cette exhortation à la contemplation de cette vallée de l'ouémé, rappelle les péripéties politiques du Bénin où depuis des années, les gouvernements successifs proclament détenir un programme alléchant pour cette vallée mais, les peuples contemplent toujours ce vaste espace d'herbes et d'arbres sauvages, irrigué par un long cours d'eau, avec des exploitations artisanales éparses. Or, pour une richesse pareille, une organisation industrielle, reste indispensable. Quand on sait que Kadaffi a été en mesure d'irriguer de l'eau de l'océan, de la mer vers les déserts sahariens. Cette mer désalinée a permis à la Libye d'installer une agriculture rapportant de la plus value à son économie. Mieux, la Chine est en mesure de dynamiter des montagnes afin d'avoir des terres arables. Il est donc inconcevable que cette vallée reste dans cet état.
Marcel-Christian Ogoundélé, décrivant cette vallée du Nord au sud, de l'Est à l'Ouest est resté pourtant optimiste. Un optimisme interrogateur cependant, qui doit interpeller la conscience de nos dirigeants.
Les attraits touristiques du pays du poète se retrouvent également «  Sur le vieux pont  ». Ce vieux pont de Cotonou dont la vie au-dessus et en dessous est présentée selon le point de vue du poète. En effet, ce pont colonial qui relie les deux grandes parties de Cotonou et qu'a évoqué de façon imagée aussi, Théophie Nouatin dans  L'exil et la nuit présente des curiosités que le poète juge intéressante à indiquer. Cette  traversée de l'eau reste en réalité un vecteur de trafic important. Mais un trafic offrant des possibilités de locomotion multiples. Le piéton, le cycliste, le motocycle et le voiturier se côtoient aisément. Mieux les rails divisent cet espace en deux, offrant  un spectacle inédit à chaque passage de trains. De là-haut, le spectacle qu'offre à voir le poète ne se limite pas uniquement sur la terre ferme. Le lac qu'il couvre aussi permet d'admirer une scène phénoménale. En réalité, il se fait que le vieux pont est construit non loin de l'embouchure de lac. Une embouchure qui permet au lac de convoyer tout ce qu'il a trainé depuis l'intérieur du pays vers la mer. Le poète en une allégorie anthropomorphique a présenté ce rejet du lac comme accouplement  :
«  C'est que le lac convole en justes noces
avec la mer et c'est une juste cause  »
Un mariage entre ces deux entités, présenté ici aussi comme catharsis puisque, avec ce geste, le lac dépouille le pays de ses souillures, de ces malheurs qu'ils confient à la mer.
Le vieux pont, en dehors de cette vue d'en haut, permet aussi une vue d'en bas. En effet, il est encore une autre vie qui se déroule au bas des piliers soutenant le pont. Une vie des clochards, des SDF. Mais une vie de gens dépendant du lac, des pêcheurs, des touristes. Et comme le chante GG Vickey sur lac Ahémé, Marcel-Christian Ogoundélé chante ce lac Nokoué avec ses activités qu'il est bon d'observer lors d'une promenade.
«  les pêcheurs lancent leurs filets
pour enfermer les poissons
les piroguiers voguent sur le lac
sans but, ce n'est qu'une promenade  »
Les attraits du pays du poète concernent aussi ce paon, «  le paon de Monsieur l'Ambassadeur  », qui maîtrise sa juridiction parfaitement en terre béninoise, ne se promenant qu'entre l'ambassade et l'institut français. Le poète insiste non seulement sur le bonheur de Monsieur l'Ambassadeur qui le contemple chaque matin avant de se rendre à son bureau, mais aussi sur l'intelligence de cet oiseau diplomate comme son maître qui sait limiter les dangers dans l'espace.
La contemplation naturelle de l'auteur ne se limite pas dans son aire géographique d'appartenance. En effet, tel Lamartine, qui scande dans «   l'isolement  »,  
«  Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds  ;
Je me promène au hasard mes regards sur la plaine,
Donc le tableau changeant se déroule à mes pieds  »

le poète aime confier ses peines à des attraits particuliers, hors de son pays, en Italie et en France. En Italie, notamment où dans un texte diglossique- français/italien, «  Si, A Volte  » le poète évoque Saint-Pierre, le volcan VESUVE, la fontaine de Trevi, les oliviers, les basiliques qui permettent de méditer, de se soulager. 
Mais aussi en France à «  Val de Loire  » qui a vu le poète dans son adolescence, les réminiscences égayantes subsistent qu'il fait bon se partager  ! Ce Val de Loire constitue pour la France une vallée de l'Ouémé. Un fleuve qui offre le long de son cours, roseraie, îles, châteaux, jardin fleuri et une multitude de localités que de façon rimée, l'auteur énumère  :
«  Chambord et Villandry,
Chenonceau et Cheverny,
Chinon et Valençay,
Chaumont et Vouvray...  »                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 
Cette plongée, opérée par le poète dans ces endroits où il a vécu, fait de lui, il est vrai, un amoureux de la nature, mais aussi et surtout un nostalgique  !


3-Le nostalgique
Le poète se fait aussi nostalgique à travers ce recueil. En effet, à travers le texte «  Sempê  », il se remémore un être cher, sa mère certainement dont les attraits physiques sont mis en exergue.  À l'Instar de Léopold Sédar Senghor ou de Camara Laye, Marcel-Christian Ogoundélé célèbre ici cette femme aux origines multiples et  sur le corps duquel, l'âge n'a pas eu l'effet dévastateur habituel  :
«  septuagénaire déjà,
les épines de la vie n'ont pas réussi
à tracer des rides sur son visage  »
Le poète se réjouit tout de même d'avoir pu réaliser ses vœux secrets, ses rêves qu'elle a portés, qu'elle lui a inculqués et qu'il a réussi à faire aboutir. Ce texte, nostalgique, rappelle indubitablement à la mémoire de cette dame, chère à lui qu'il a accompli sa mission et qu'elle pouvait se reposer maintenant tranquille. Mais à travers ce texte, c'est tout l'amour qu'il lui porte qui est exprimé.                                                                                                                                                                                                                               
Cet amour, le poète nostalgique, l'éprouve également pour ses grands-parents paternels. Ayant été couvé comme en ont l'habitude les pépés et mémés, le poète leur fait un clin d'oeil dans son texte. Mais un clin d'œil plein de relents de regrets, de remords profonds, puisque chacun d'eux aura été physiquement et psychologiquement présent dans la formation de l'homme qu'il est devenu.  Le rappel des caractères moraux de chacun sera juste pour indiquer la protection dont les petits enfants ont bénéficié de leur part. Ce sentiment de petits enfants couvés, le poète a su le rendre  à travers  un bel oxymore :
« c'est ce qu'ils avaient de plus grand,
Et de si petit à couler dans l'entonnoir de la vie »  
La grandeur ici incarne le grand rêve qu'ils ont pour leurs petits-enfants, leur désir de les voir grandir et d'aller toujours plus haut. Un grand rêve d'accomplissement et de réalisation de soi pour chacun d'entre eux. La petitesse n'incarne pas le caractère rabougri. Pas nécessairement. En effet, la vie est ici comparée à un entonnoir. Si le chemin qui y conduit est grand, vu la largesse de son diamètre externe, le chemin pour en sortir reste étroit. Comme la vie ! Même si l'homme est né dans le coton, le miel à la bouche, comme l'a indiqué le roi dans le gong a bégayé d'Apollinaire Agbazahou, aucune assurance n'est donnée que tout lui sera favorable : l'accroissement, les études, l'emploi, la vie conjugale, la vie sociale. Les péripéties de la vie sont énormes parfois et contre elles, Ernest et Rosalie étaient prêts à protéger leurs petits-enfants dont le poète.
Ce rappel nostalgique s'est poursuivi dans l'œuvre au niveau de la famille avec la sœur « Célestine ». Une fleur douceur ! On aurait dit que le poète tient d'elle la générosité, le partage, la semence de l'amour. Elle a comme on le dirait, le cœur sur la main, une joie de vie contagieuse, qui rythme et rime avec sa vie. Ce témoignage vibrant rendu à la sœur reste dans cette forum de discussions par le poète de rendre, semer le bonheur autour de lui. Un rappel nostalgique qui démontre combien le poète tient à sa famille.
La famille oui, mais les amis aussi. Surtout ceux qui ont marqué et qui ne sont plus. À travers « Mon vieil ami », le poète se souvient et rend un hommage  à cet « ami » cher.
« Le tonnerre sur la vie a rugi
Et dans nos cœurs, l'âme s'enfuit
parce que je ne vais plus te revoir. »
L'évocation du tonnerre, ici, rappelle quel ravage cette disparition constitue pour le poète. Un ravage aussi dévasteur que les grondements ou l'effet de la foudre sur la terre. Des morts ou de grands arbres abattus. Heureusement, l'ami a laissé « l'art de croquer la vie tous les jours à pleines dents ». Cet épicurisme prononcé et assumé et brandi ici comme un héritage, un legs de cet ami qui a disparu, mais dont les actes et les souvenirs resteront gravés à jamais dans la mémoire du poète.
Les amis font le bonheur du poète, et plus que nostalgique, beaucoup à travers leur métier ont été célébré.

4-- Le défenseur de nobles métiers !
Le poète dans sa quête de bonheur partagé fait encore un clin d'œil à certains métiers nobles, mais qui ne se retrouve pas forcément sur la liste de ceux qui sont préférés par les enfants puisque ne conduisant pas forcément à l'abondance matérielle.
En tête, les VIDOMEGON. Cette terminologie bien béninoise est préférée à l'enfant placé ici pour bien de raisons. En réalité, l'enfant placé ne traduit plus toutes les conditions dans lesquelles se retrouvent, ces êtres qui, qui par les force des choses trônent au dessus des familles. Les VIDOMEGON sont présentés souvent comme des êtres malmenés. Et ils le sont réellement. Lorsque l'on évoque par exemple La petite des eaux, ce roman écrit par une dizaine d'écrivains béninois parmi lesquels on a Kakpo Mahougon et cordonné par Florent Couao-Zotti rappelle à la mémoire de tous, cette tristement célèbre affaire du bateau l'Étiréno qui a défrayé la chronique au Bénin et était spécialiste du convoyage d'enfants trafiqués vers des destinations inconnues. Les enfants sont présentés comme des êtres fragiles à la merci de ses adultes prêts à abuser d'eux, à les exploiter, à profiter de leur naïveté pour les maltraiter à merci.
Dans le même temps, on a vu Adélaide FASSINOU dans Enfants d'autrui, fille de personne, présenté une matrone, Ananou,  surprotéger Kèmi, la domestique érigée au rang de fille et traitée comme telle.
Aussi, José Pliya présente-t-il le troisième cas où VIDO, domestique a voulu partir mais reçoit une fin de non recevoir de LA MERE puisqu'en réalité, c'est elle qui détient le pouvoir dans la maison.
Marcel-Christian Ogoundélé s'inscrit dans cette veine à travers son texte « Sans vous, Madame ». Déjà au niveau du titre, l'on note l'importance de cette dame, aux dénominations péjoratives diverses, « domestique », « bonne » dans le sens bonne à tout faire, genre corvéable et serviable à merci. Le simple fait de l'appeler « Madame » l'élève au rang de personnalité. Une civilité qui rend compte de l'importance qu'elle peut avoir au sein d'un foyer. Cette civilité se voit accentuer avec cette locution prépositionnelle et privative « Sans vous ».  Et c'est sous cet angle que le poète présente la « Nounou » ou « la Dada ». Un être au cœur du système familial, indispensable à l'équilibre des choses. Dans ce monde mondialisé où père et mère sont appelés à travailler afin d'assurer le minimum de confort à la maison, le VIDOMEGON reste incontournable, qui prend presque en charge l'éducation des enfants, suppléant à divers niveaux l'absence des parents. La distraction des enfants, leur réveil,  leur habillement, et leurs pas quotidiens sont confiés à ces êtres.  L'hommage du poète reste mérité et il est loisible de la comprendre lorsqu'il déclare de façon péremptoire :
« on vous appelle Dada ou Nounou ;
nos enfants auraient égaré leur cœur sans vous. »
L'autre métier noble pas toujours reconnu est aussi le bouquiniste. Dans « Claude, vieux livre » le poète chante ce libraire si attentionné, si passionné par son métier qu'il se confond, non seulement à la rue qui lui sert d'étalage mais aussi à ses propres livres. Cette dénomination mise en apposition est presque une métonymie pour désigner l'être humain par l'objet qui le caractérise. Mais la terminologie « vieux livre » n'a rien de péjoratif ici, car un livre, qu'il date de mille ans ou d'un an, sa valeur littéraire restera intacte. Mieux, comme du vin, beaucoup de livres prennent de la valeur avec le temps, au gré des critiques. Et c'est à juste titre alors que le poète indique le plaisir qu'il prend à se servir des livres vieux pour construire les rimes de ces textes. C'est faire preuve d'une honnêteté intellectuelle que d'afficher à la face du monde,  la source de ses inspirations. Sa muse. C'est connu de tous que sans lire les autres, l'on ne pourra pas écrire comme eux. C'est un cours d'écriture par l'exemple que donne ainsi le poète quand il indique à partir de quoi, naissent sa volonté et sa capacité à écrire. Les livres Claude, l'auteur en fait sien. Il réussit à « faire l'amour » avec eux selon l'expression de Jean-Marc Aurel Afoutou, et c'est de cette union que naît le texte.
« Souvent, tes livres et moi,
on se voit, et eux et moi,
comme deux amants, on se tutoie »
C'est pourquoi la reconnaissance du poète est presque hebdomadaire où, régulièrement ce salut mutuel, vient égayer leurs relations qui se consolident en amitié.
Les relations du poète avec les livres s'installent également dans « mon trésor d'après-guerre. » Ici le poète se fait chantre des joies de la lecture. Un livre des livres, un dictionnaire qui comble le poète au plus profond de lui-même.
Cette réception est décrite ici, comme une chaleur vive qui vint apaiser le froid du matin.
« Le matin avait froid sur les quais,
La brume sur la vie s’étalait »
Le bouquiniste dans le cœur duquel le poète décèle le Soleil l’a transmis à ses livres. Ce dictionnaire a tellement réchauffé le cœur du poète qu’il ne tient plus compte de l’âge avancé du bouquin. C’est sa valeur incommensurable qui compte. Une valeur déclinée ici en plusieurs étapes : « embellir le vocabulaire », « embellir l’écriture », « récréer de nouveaux mots », « enrichir sa culture personnelle » et être si outillé que les gènes de la guerre disparaîtront, non, de l’époque du livre, mais de l’esprit du poète et de tous ceux qui prendront la voie de lecture. La lecture est ainsi, selon le poète, curative des gènes belliqueux qui trainent dans le cœur, et, tout être humain devrait, comme le promet Houénou Kowanou dans « Chemin d’école » in Les rêves secrets, « oui je le ferai »
D’autres métiers contribuent au bonheur humain, qui ont aussi retenu l’attention du poète. En effet, le texte « Je célèbre », chante haut, chaque manœuvre, sans lequel aucune demeure ne saurait affiché un aspect attrayant. Le maçon, l’artisan, le menuisier, le peintre, la décoratrice, le paysagiste, le simple ouvrier… ardemment, érigent à l’aide du liquide de leur sueur, la maison que chacun de nous habite.
C’est la preuve que le poète à travers ce recueil affiche son humanisme. In montre sa reconnaissance à tous. Alors que pour beaucoup, ces ouvriers ont reçu leur paie, et les relations s’arrêtent là, le poète pense que leur savoir-faire, leur implication personnelle, leur amour pour le travail bien, ne saurait se limiter au pécuniaire.
Cette vision de la société et la considération que chaque entité sociale a, à ses yeux, font de Marcel-Christian Ogoundélé, un poète engagé.


5- Le poète engagé
Marcel-Christian Ogoundélé n’est pas resté que lyrique. Il a, à plusieurs niveaux, montré son engagement social. Un engagement dès le premier texte « Ma douce amie », mais que l’on note presque à tous les niveaux.
Lorsqu’il évoque Barack Obama, premier président noir des États-Unis, c’est la rage au ventre qu’il met à nu les maux qui minent cette jeunesse africaine notamment. Aimé Césaire indiquait dans la tragédie du roi Christophe, qu’il faille que les Noirs qui ont subi toutes les humiliations possibles devraient travailler, plus que tout le monde. C’est dans la même veine que l’on pourrait inscrire ce poème « Barack Obama, la jeunesse ». C’est une guerre contre la paresse mais surtout, une invitation à la ténacité, la responsabilité, la vigilance, la modestie, l’audace et la confiance, l’enthousiasme et l’imagination, l’adaptabilité et l’action. 
C’est exhortation du poète qui table sur la beauté physique et mentale du jeune président se comprend surtout en cette veille de la fin du mandat de cet espoir noir, où, à sa succession, se pointent deux septuagénaires. Tandis que, l’une  s’évanouit en plein meeting, l’autre par ses déclarations railleuses, offre toutes les possibilités de son état psychosomatique. 
L’Amérique, cette grande Amérique de l’Oncle Sam, cette Amérique qui a fait rêver avec l’élection d’Obama, après l’assassinat de Martin Luther King, fait peur aujourd’hui avec Hilary Clinton et Trump.
Le poète, tout offre à voir ainsi que c’est la constitution béninoise qui a raison,qui limite les candidatures du  troisième âge.
Aussi, pourra-t-on retenir par ce portrait visuel que propose le poète, la réplique de « Femme noire de Senghor ». C’est une chanson sur la beauté masculine africaine, cette beauté sculptée sur mesure, dont la générosité des muscles, la force des biceps firent leur malheur à travers le honteux commerce triangulaire, mais qui indiquent qu’en la matière, l’homme noir a cette particularité qui le distingue des autres peuples.
L’engagement du poète ici consiste donc à montrer Barack Obama comme cet exemple, de l’élégance physique et mentale que tout peuple doit rechercher pour occuper les plus hautes fonctions possibles. N’en déplaisent, à des dirigeants  comme Paul Biya ou un certain Robert Mugabe, pour qui, le pouvoir, reste éternel.
L’engagement du poète, on le note davantage, lorsque, carrément comme les poètes de négritude, il oppose la gaieté africaine à la monotonie occidentale dans « A Noël, je serai absent ».
En effet, lorsque ici, le poète oppose « la neige » à « l’harmattan », on ne peut s’empêcher de voir le poème « Joal » de Senghor où « les rapsodies  de griots » sont opposées au « jazz solitaire ». Les poètes de la négritude ont presque tous fait cette opposition de style de vie, de manifester la joie, de vivre chaque événement marquant du cycle de la vie. Au point que, Senghor attribue « l’émotion » à la race noire et la raison au peuple « Héllene ». C’est qu’ici, les détails présentés par Marcel-Christian Ogoundélé dans une opposition chaque fois ambivalente sont patents.
La fête sans chaleur en Occident est présentée avec des arbres démunis de feuilles, des vallées sans fleurs épanouies, des traîneaux sur la montagne, là-haut, loin des enfants, la campagne blanche de neige ne laissant pas apparaître toute cette diversité qui la compose.
A ce tableau beau, certes, l’auteur oppose la rivière remplies d’enfants à la nage, la beauté du ciel, qui loin de la blancheur, adopte le beau bleu, la saveur douce des fruits de la savane…
Dans la balance, l’auteur préfère de loin son Afrique. Mais il est obligé,  à regret de rester en Occident pour vivre cette fête de Noël.
Un témoignage vivant de cette volonté de s’aligner dans un courant littéraire clair. Le rôle du poète, a dit Hugo, c’est de montrer la voie. Indiquer l’option à faire par son peuple pour vivre heureux.
« Le poète en des jours impies
Vient préparer des jours meilleurs 
Il est l’homme des utopies
Les pieds ici, les yeux ailleurs »,
Victor Hugo, Les rayons et les ombres,


6-Le père soucieux
La volonté de rendre heureuse l’humanité commence, d’abord chez le poète d’abord par sa progéniture. C’est comme s’il voulait éviter les graves accusations ad hominem portées par la critique contre Rousseau J.j lorsqu’il a écrit Émile ou de l’éducation alors que ses propres enfants sont à l’internat. Marcel-Christian Ogoundélé sait qu’il peut tout faire pour rendre les autres heureux, qu’il peut afficher son altruisme ou son humanisme de toutes les manières, quand il ne dressera pas les siens, à commencer par sa progéniture, la critique à son encontre sera vive. Et quand dans « Ernest et Rosalie », il évoque ses grands-parents, il a le devoir à son tour d’inculquer cette joie de vivre à sa descendance.
Et le poème éponyme de ce recueil, heureusement, s’en est chargé à merveille. « Perles d’émotion » plante un décor céleste avec l’être Suprême, lui-même aux commandes. En effet, de la création de  cet « être » « main de la main de ma main » à son épanouissement total et entier, le poète souhaite, que cette partie de lui-même puisse, non seulement égayer sa vie, mais surtout la sienne propre et celle de l’humanité entière quand l’heure de la consécration aura sonné. Ce texte, prolongement de Tu leur diras à travers le texte « mon fils », sonne comme un testament, laissé en héritage à ses êtres que le poète se plaît à couver.
Le souhait du poète ici s’affiche clairement à travers les vers de ce texte. En effet,  son souci de voir grandir cette « paume d’un âge innocent » ne s’arrête pas à une consécration simple. Elle est une évidence. Ce qui fera apparaître toutes les émotions positives du poète et qui brilleront telles les perles, ce sera un parricide. Un parricide voulu, non pas dans le sens d’assassinat physique, mais dans le sens de José Pliya qui prit la place de Jean.   Les balbutiements de vie de l’enfant doivent pouvoir se consolider pour forger un ouvrage tel que « le monde entier » en sera heureux. L’ouvrage voulu par le poète peut être ici compris chaque pas que l’enfant fera dans les pas du poète et dépassera avec éclats ceux-ci. Le relais, le poète le veut, à tous les niveaux : l’artiste poète veut que cette progéniture puisse incarner une graine, arbre en puissance. Un poète dont la beauté des textes séduira le monde des lettres, un généreux, protecteur des marginaux comme le père, un être dont chaque action recevra la grâce divine. Un humaniste, mais un humaniste ému, seule condition à laquelle la joie de l’auteur atteindra son paroxysme.


Conclusion
Au total, Perles d’émotion, constitue, un véritable ouvrage, un réceptacle d’émotions exprimées, partagées, dont la contagion est certaine. Marcel-Christian Ogoundélé mérite ce choix fait de la Direction de l’Inspection Pédagogique de partager avec les apprenants de cinquième en perte de repères poétiques, des textes d’une simplicité langagière affirmée, mais aussi d’une densité symbolique accrue. Il remet la poésie à flot, tel un Robert Desnos qui refuse l’enfermement dans un hermétisme ésotérique dont font preuve certains poètes. Pourtant avec les rimes plates, quelques fois croisées, Marcel-Christian Ogoundélé démystifie la poésie, et le souhait maintenant est qu’à l’instar des texte de la Fontaine et de Hugo, nos apprenants, à partir de la cinquième puissent réciter aisément  des textes béninois de grande qualité. Que des confusions du genre Victor Hugo est béninois rapportée par Daté Barnabé-Akayi dans Noire Comme la Rosée, puisse cesser et que Houénou Kowanou, soit facile à prononcer ainsi qu’un français prononce Arthur Rimbaud.  Il en va de la bonne qualité de notre école, il en va de l’universalité de la culture de nos apprenants
La palette thématique proposée par le poète prête bien le flanc à cette option. Une palette qui creuse les contours de l’humanisme pour voir le poète semeur de bonheur, nostalgique, engagé, défenseur des pauvres et soucieux de sa progéniture, certes, mais de l’humanité entière. Un vœu du poète, qui , lorsqu’il se réalisera coulera dans yeux comme des perles d’émotions. 

Anicet Fyoton MEGNIGBETO
Enseignant de Lettres Modernes

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