dimanche 24 juillet 2016

Roger KOUDOADINOU clique sur les palliatifs à l’ascenseur descendant de l’éducation béninoise!


Les Editions Plumes soleil font leur incursion dans le monde universitaire béninois et s'y installent avec la découverte d'enseignants, non seulement rompu à la tâche éducative mais aussi et surtout attentive aux maux
qui gangrènent ce système censé être la priorité numéro 1 du gouvernement.
Avec Curseurs curatifs à système éducatif dévasté, Roger Koudoadinou puisque c'est de lui qu'il est question énumère en 10 points cardinaux, les solutions idoines pour arrêter cette saignée abondante dans ce pays longtemps resté quartier latin de l'Afrique.
Nous proposons aux lecteurs ici les deux paratextes qui encadrent de façon magistrale ce texte comme pour rehausser l'éclat qui est le sien.

Anicet Fyoton MEGNIGBETO

PRÉFACE

 

Le parcours intellectuel d'un individu rencontre parfois des choses qui le ter­rorisent, qui l'épouvantent. C'est l'histoire des Curseurs Curatifs qui ont le dessein illuminateur de faire tomber sur moi leur onzième mem­brane en cette période de fin de règne. Vous imaginez l'émoi dont j'ai été saisi à l'annonce de mon élection aux suffrages pour devenir préfacier de cet essai de Roger Koudoadinou, ce merveilleux orateur dont le Bénin exige quelques prestations de la plume pour se soigner. Je semblais vaincu d'avance parce que me croyant dépourvu de tournures pour lancer un livre de ce Professeur qui semble faire le pari de ne jamais dire la même chose comme tout le monde. Mais l'éducation qui est le couloir choisi par les dix curseurs me rassure puisque ces curseurs ne sont pas desti­nés à me crucifier mais à constater la putréfac­tion d'un système dont les acteurs ont raboté consciemment les principes proclamés par eux-mêmes.
Par cet essai, Roger, doté d'une intelligence stupéfiante et d'un courage hallucinant, sonne le tocsin en venant au secours de l'éducation béninoise avec le plus affreux contraste : l'es­thétique du tableau noir qui, au lieu de recevoir de la craie blanche pour un contraste de toute beauté, n'a reçu que du noir. Et les auteurs de cette peinture sans nom sont connus. Ils s'appellent Enseignants et administration par trop centralisée, déréglée par une charpente organisationnelle désarticulée et illisible, géné­ratrice de corruption, productrice et gestion­naire de grèves avec des mesures de rétorsion classiques transformatrices de grévistes en Sisyphe heureux. Charité bien ordonnée com­mence par soi-même.
Dans cet essai kaléidoscope, l'auteur fait le point sur la part négative de sa profession qui a fait écho à la loi du nombre sans qualité dans l'indifférence glacée d'un Conseil National de l'Education (CNE) bloqué dans ses cavernes,-malgré les éclairs de lucidité de ses membres plutôt étrangers et contrariés dans ce cercle. Qu'ont-ils à corriger sinon des enseignants en quantité plongés dans un rêve de nomination militante face à des apprenants en quantité ? Et ils pissent à l'unisson sur la compétence. La fonction enseignante est transformée en gardiennage d'enfants déformés dont le for­matage requiert une autre compétence rare dans cette oasis. L'auteur n'oublie pas de faire constater les insuffisances au niveau des corps d'encadrement dans tous les ordres d'ensei­gnement.
Curseurs curatifs sort de l'éducation contre l'éducation, le domaine de prédilection de son auteur. Homme du dedans, il se place en dehors de ces perversions et cela est fécond. Spectateur engagé, la parole et la réflexion sont ses armes. A la manière d'un juge, il pro­nonce une sentence qui a accablé toutes les dérives ; la gratuité propagandiste a disqualifié l'école béninoise dont les centres de formation sont largement insuffisants ou simplement sans spécifications appropriées. Dans ce bouillonnement de faits inacceptables, Roger garde sa liberté de jugement en même temps qu'il contrôle ses invectives et sacrifie aux devoirs d'équilibre dont l'intellectuel a besoin pour remplir ses tâches. Il n'a pas compromis la vision exacte d'une réalité. De cette réalité, nous n'avons pas reçu des curseurs qu'une lecture anxiogène.
Les curseurs ont dénoncé le mal et contri­bué à sa guérison. A chaque diagnostic, cor­respond son ordonnance. A l'émiettement de l'organisation, il propose un regroupement pour l'avènement d'un système véritable qui imprime la vision systémique dans tous les dis­positifs d'accueil et de formation. Ici s'inter­rompt le littéraire qui n'a pas oublié de placer la lecture au cœur du relèvement des esprits. Le consultant monte en surface. L'école béni­noise, en consultation chez Roger Koudoadi­nou, « l'éducothérapeute », est sortie avec dix curseurs diagnostic et remèdes pour une bonne gestion du système éducatif béninois.
Mais avouons-le, le consultant de l'édu­cation démontre, après cinq curseurs que la rampe de lancement demeure le livre et la lecture. Il tente de tapoter ses réponses aux questions de l'éducation avec ses cinq derniers curseurs constituant une machine spécialement aménagée qui garde toute sa validité malgré la furie dévastatrice des oligarchies politiques de chez nous. Le curseur passe du théâtre à la lecture en glissant sur les icônes galvanisantes comme Nelson Mandela et Mongo Béti, pour atterrir avec le leitmotiv : littérature pour la célébration et la jouissance par la plume libre de l'ordte édu­catif nouveau peut-être encore incertain avec les rupteurs enthousiastes.
Inspecteur Bertin Toliton
Directeur Général Adjoint de l'Institut National d'Ingénierie de Formation et de Renforcement des Capacités des Formateurs (I.N.I.F.R.C.F.)



POSTFACE
Marius Dakpogan

Professeur de Lettres

Président-Fondateur de l'Institut Supérieur de Formation Professionnelle (I.S.F.O.P.)

Enfin, de vraies solutions aux maux de l'école béninoise !  
La loi N° 2003-17 du 11 novembre 2003 modifiée par la loi 2005-33 du 29 août 2005 portant orientation de l'éducation nationale en République du Bénin dispose en son article 1er que l'éducation est la première des priorités nationales.
La mise en œuvre progressive de la gratuité de l'école publique, mesure du reste très appréciable, semble créer plus de problèmes qu'elle n'en résout. En effet, la gratuité a orienté vers les écoles, les collèges et les universités publics un très grand nombre d'apprenants et les maigres subventions allouées par l'Etat arrivent avec tellement de retard que les directeurs ne savent où donner de la tête alors qu'à l'université, dans certaines entités, les cours se déroulent de façon chaotique par quinzaine. Il s'ensuit une baisse remarquable des  performances pédagogiques dans ces établissements publics aux effectifs très pléthoriques. Pire, il se produit actuellement au niveau de l'école béninoise, un phénomène bizarre : la présence permanente des apprenants à l'école, tous les jours de la semaine, en l'occurrence, les mercredis après-midi, les samedis toute la journée et même les dimanches et les jours fériés.   Désormais   dans la tête des apprenants, plus aucune place n'est réservée aux divertissements et à la régénérescence du cerveau. La recherche effrénée et malheureusement vaine du succès oblige à soumettre les pauvres enfants à un bachotage sévère dont les menus principaux sont les multiples T.D. (Travaux Dirigés) et les interminables cours de rattrapage, de l'école primaire à l'université. La pédagogie de la tête pleine ne peut engendrer que des cancres et c'est à cela que s'active aujourd'hui, l'école béninoise qui confond excellence et abrutissement. Or, il est de notoriété publique que les meilleurs élèves qui deviennent des citoyens bien formés, sont généralement ceux qui ont bénéficié tout au long de leur cursus, d'un enseignement méthodique, équilibré, alternant judicieusement études, plein air et vie associative.
Faut-il encore le répéter ? L'école béninoise traverse actuellement une grave crise. Engendrée depuis la fameuse révolution de 1972, cette crise qui avait commencé par trouver un début de solution avec l'ère du Renouveau démocratique a encore sombré dans l'abîme avec l'avènement du Changement pour finalement descendre aux enfers avec la Refondation. Les facteurs qui ont concouru à cette aggravation de la crise de l'école sont de plusieurs ordres et sont persistants à cause de l'incapacité des Gouvernants à cerner méthodiquement les problèmes de l'école béninoise et à leur apporter en temps opportun, des solutions satisfaisantes. Ainsi, moins d'un an après son accession à la magistrature suprême, le président de la République, le Docteur Boni YAYI, très enthousiaste, organisa du 12 au 16 février 2007, le forum national sur le secteur de l'éducation, forum qui obtint l'adhésion de tous les usagers de l'éducation. Dans son allocution d'ouverture, le Président de la République, conscient de la gravité de la   crise qui secoue le système éducatif national, plaidait pour que le forum apportât des solutions idoines à sa résolution. Malheureusement, comme c'est souvent le cas dans notre pays, les résolutions furent oubliées dans leur ensemble et les ACTES DU FORUM chèrement édités devinrent de simples documents d'archives.   Puis subitement en 2014, comme sorti d'un profond coma, le Gouvernement décida de la tenue d'un second forum sur l'éducation nationale. En réplique à cette décision, je publiai dans le quotidien FRATERNITE N° 3580 du mardi 08 avril 2014, un article intitulé : « Deuxième forum sur l’éducation nationale: un nouveau déploiement stérile » ? Dans cet article, je fis le point de la situation de l'éducation dans notre pays puis je conclus en dénonçant l'organisation inopportune d'un second forum qui assurément ne pouvait rien apporter de nouveau à l'amélioration du système éducatif national.   Mes propos   ne purent hélas arrêter la machine gouvernementale. Le second forum qui eut lieu, du 17 au 19 décembre 2014 ne fut malheureusement pas une originalité. A la date de ce jour, les actes dudit forum attendent encore d'être publiés. Le seront-ils enfin alors que ses initiateurs sont en train de finir leur mandat ? Constatons donc qu'un permanent déploiement stérile d'énergies, d'improvisation, de pilotage à vue et de gabegie sur fond de clientélisme et de corruption ruinent continuellement les attentes des populations condamnées à se contenter d'un système éducatif délabré.
Et voilà que surgit de l'ombre, un jeune enseignant qui monte au créneau pour proposer des Curseurs curatifs à un système éducatif dévasté. Ce jeune enseignant a les capacités intellectuelles nécessaires et un parcours professionnel requis pour prendre efficacement part au débat, ou mieux, s'installer dans l'arène parce que ses propositions sont justes, pertinentes et édifiantes.
Cet ouvrage qu'il dévoile au public est, à mon avis, semblable au Petit livre rouge de Mao Tsé-Toung qui indiqua à la grande Chine, le chemin d'un développement authentique dont nous vivons aujourd'hui le succès.
II me tarde donc de voir nos gouvernants découvrir, lire, oui, lire au moins et réaliser la qualité des solutions que propose cet essayiste : de puissantes idées d'un éclaireur, d'un visionnaire.
Je crois fermement et espère fortement que les dirigeants de notre pays, s'ils ont le réflexe de s'intéresser au contenu de ce Petit livre rouge, travaillerons plus efficacement à sortir de l'abîme, notre système éducatif national... dévasté. Curseurs curatifs  à un système éducatif dévasté de Roger Koudoadinou est une réflexion qui vaut bien des forums.
 






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