RAPPORT DE STAGE
Dans le cadre des activités
annuelles du CAFED, Centre Africain de Formation à l’Edition et à la Diffusion,
programme de l'OIF (Organisation internationale de la Francophonie), s’est
tenue à Tunis, du 24 au 29 septembre 2012, une session continentale de
Formation permanente avec pour thème, « Secrétariat d’édition du livre à l’ère numérique ». Cette
session a réuni 12 stagiaires venus de 11 pays différents.
Sous la supervision de Ridha Najar,
Direction Technique du CAFED, la semaine de travail s’est déroulée dans des
conditions qu’il serait intéressant de rappeler ici :
I-
Conditions de voyage, de
logement et de restauration
Le Centre Africain de Formation à
l’Edition et à la Diffusion, comme à son accoutumée, a pris en charge
intégralement tous les frais de voyage et de logement. A l’hôtel Belvédère, nous
étions logés en demi-pension, c’est-à-dire, chambre, petit déjeuner, déjeuner de
midi et pauses-café étaient pris en charge. Chaque participant a bénéficié d’un
per diem destiné à couvrir les frais de son dîner et de ses menues dépenses pendant
le séjour tunisien.
Il est à noter que l’accueil à
l’hôtel était chaleureux et témoigne de l’hospitalité légendaire du peuple
tunisien. On note clairement la volonté des responsables de faire toujours
plus, uniquement dans le but de donner satisfaction à tout un chacun de nous.
Un satisfecit général est ainsi à délivrer à tout le personnel du Belvédère.
II-
Conditions de Travail
Ces conditions, plus qu’agréables,
ont permis de passer six jours de dur labeur sans même ressentir le poids des
efforts fournis. En effet, du lundi 24 au samedi 29 septembre, les stagiaires
ont été soumis à un rythme assidu de travail. Sous la direction de Monsieur
Alain Gilbert de France, et de Madame Samia Rassaa de Tunisie, un copieux programme
a été déroulé. Les matins de 9 heures à 13 heures et l’après-midi de 14 heures
30 à 17 heures 30. Un déjeuner de groupe a réuni quotidiennement tout le groupe.
La salle de séminaire était divisée en deux ateliers, l'un théorique autour
d'une table en U, l'autre pratique avec un ordinateur pour chaque participant, plus
de celui des formateurs qui était relié à un vidéoprojecteur. Dans ces
conditions, les formateurs, généreux dans l’effort et dans la transmission du
savoir, ont pu assurer un service de qualité.
1-
La
réception du manuscrit
La thématique « secrétariat
d’édition du livre à l’ère numérique » a été passée en revue dans son
intégralité. Le rôle du secrétaire d’édition a été décortiqué et situé au sein
de la chaîne du livre et d’une maison d’édition.
Aiguilleur du ciel pour Alain
Gilbert, moelle épinière pour d’autres, le Secrétaire d’édition, le long de ce
stage, apparaît comme l’élément le plus important, le fil d’Ariane qui relie toute
la chaîne éditoriale. Son rôle, de bout en bout, a été disséqué. Chacun de nous
se sent désormais aguerri pour jouer, mieux que par le passé, ce rôle au sein
de son entreprise. Il s’articule autour de différentes tâches qui partent de la
réception du manuscrit à l’impression du livre.
Ce poste d’édition, anciennement
occupé par les moines copistes, chargés de transcrire à la main sur une peau de
veau les textes des auteurs, a évolué avec le temps et les technologies. Le
Secrétaire d'édition reçoit le manuscrit de l'auteur (— aujourd'hui, le
manuscrit est le plus souvent sous forme fichier électronique — il est
conseillé de ne pas recevoir des manuscrits écrits à la main) et est chargé de
le suivre jusqu’à la dernière étape. Pour y arriver, sa première réaction doit
être de sauvegarder le document en lui attribuant un nom, une fiche génétique
et une fiche navette. En effet, pour permettre la traçabilité du document reçu,
le secrétaire d’édition est celui qui doit lui permettre d’avoir une existence
physique. Cette fiche d’identité permet non seulement d’éviter toute perte éventuelle,
mais surtout de permettre à l’éditeur de se défendre lorsque l’auteur
contestera la présence de coquilles à l’intérieur de son texte. La fiche
navette, quant à elle, est un planning des différentes tâches à accomplir sur
le texte avant sa livraison. Un exemple de fiche a été dégagé par les
stagiaires sous forme de travail pratique :
Fiche navette de XXXXXXXXXXX
Tâche à accomplir
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Date/Période
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Titre :
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Auteur :
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Nombre de pages (tapuscrit) :
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Genre :
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Nombre de signes :
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Format initial :
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Typographie :
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Date de dépôt :
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Date d’impression par le secrétaire
d’édition :
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Lecture par le Secrétaire d’édition :
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Entretien avec le Directeur d’édition :
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Envoi du texte au comité de lecture :
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Retour du comité de lecture :
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Renvoi à l’auteur avec notifications :
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Retour à l’édition avec un B A T pour la
maquette :
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Réalisation de la maquette :
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Renvoi de la maquette à l’auteur sous format
PDF :
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Retour à l’édition avec un B A T pour
l’imprimerie :
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Impression :
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Livraison :
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Cette fiche, co-signée par le
Directeur d’édition, permet à la maison d’avoir une boussole. Ce n’est qu’après
cela que le projet de livre pourra passer par les différentes étapes indiquées.
2-
De la
correction du texte
Les différentes étapes du
toilettage du manuscrit ont été réalisées d'une manière pratique sur une
nouvelle proposée (et écrite) par le stagiaire Seydi SOW du Sénégal. Le
formateur a volontairement truffé de fautes le manuscrit original. Il a été
exigé d’utiliser les signes de préparation et de correction, proposés à la page
63 du Manuel pratique d’édition pour
l’Afrique francophone. La correction a été d’abord manuelle, sur papier au
stylo rouge, avant d’être portée à l’écran sur un ordinateur.
Il est conseillé, avant toute
modification, d’activer les fonctions du logiciel de traitement de texte
utilisé(en l'occurrence Word de Microsoft) permettant de retrouver les traces
du travail accompli sur le texte original. Plusieurs exercices ont été faits à
ce niveau pour permettre au stagiaire de se les approprier. Les corrections
manuelles peuvent ainsi être intégrées suivies de la vérification d’abord avec
le correcteur intégré au logiciel (grammaire et orthographe) et ensuite avec un
logiciel professionnel de correction typographique et orthographique spécialisé
(Prolexis). Une connexion internet était disponible pour lever les doutes.
3-
Des
relations avec l’auteur
Le secrétaire d’édition peut être
amené à rencontrer l’auteur et lui parler du contenu de son ouvrage. Il a été
retenu que cette rencontre soit double : une dans la maison pour visiter
les locaux de l’entreprise d'édition, l’autre autour d’un café à l’extérieur
pour rentrer dans le vif du sujet. Cette étape a été également mise en scène
avec l’auteur de la nouvelle choisie. En effet, il a été question entre Seydi SOW
et un collègue choisi, de jouer ce rôle afin de permettre à l’assistance de
voir les critiques qui peuvent être formulées et les réactions-réticences de
l’auteur. Le secrétaire d’édition, et c’est ce qu’il faut retenir, doit y aller
avec diplomatie, pour ne pas heurter de front l’ego de l’auteur, jaloux de son
texte, surtout quand des modifications, aussi minimes soit-elles, sont
proposées.
4-
De la
mise en page
Après les corrections portées au
texte original, il reste pour le secrétaire d’édition de passer à la mise en
page. Celle-ci nécessite des préalables qui sont : le respect du code et
la charte typographique de la maison ou de la collection, une échelle
typographique, une feuille de style, des niveaux de lecture.
Les différentes étapes de la mise
en page dans le logiciel Word ont permis de savoir qu’il est bien possible de
réaliser la maquette d'un roman, d'une thèse ou d'un
essai dans Word. Les stagiaires ont pu également s’initier au logiciel Indesign
d'Adobe pour la mise en page.
5-
De la
conversion vers le format PDF
Madame Rassaa notamment, s’est
chargée de faire voir tous les atouts dont dispose un secrétaire d’édition
quand il a un Acrobat Professionnel. Toutes les subtilités pour laisser des
traces de modifications dans le document envoyé sont montrées. Elles permettent
également de disposer d'un document avec toutes les qualités requises pour
l’impression.
III-
Conditions matérielles
Pour arriver à faire tout ce
travail en un temps record, nous avons bénéficié d’un appui logistique
important de la part du CAFED. En effet, plusieurs ordinateurs Macintosh ont
été mis à notre disposition. Chacun avait droit à un poste quand il s’agissait
de travailler sur l’ordinateur, avec tous les logiciels installés et une
connexion internet à haut débit. Tous les documents et supports didactiques des
différents enseignements ont été compilés et remis sur CD à la fin à chaque
stagiaire suivi des photos de famille. Une importante documentation sur
l’éditeur et le libraire africain a été également remise afin de faciliter l’assimilation
des notions enseignées.
La session a pris fin le samedi
29 septembre dans une ambiance de convivialité après une évaluation écrite
anonyme et une remise des attestations de stage.
IV-
Suggestions
Tous les stagiaires, unanimement,
ont reconnu lors de la séance de clôture, le professionnalisme avec lequel les
sessions du CAFED sont organisées, depuis la drastique sélection des postulants
jusqu’à la phase pratique du stage. Il n’est donc pas à recommander grand-chose
sauf que l’OIF, et d'autres bailleurs de fonds, sont invités à continuer le
financement de ces sessions afin que l’Afrique, dans ce domaine de l’édition,
puisse émerger et ne plus accepter les diktats des grandes maisons internationales
qui profitent de notre manque de professionnalisme pour s’imposer. Si les
sessions peuvent se répéter ou s’étendre sur au moins deux semaines, ce serait plus
bénéfique pour nous.
Fait à Cotonou, le 03 octobre 2012
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