Roger KOUDOADINOU clique sur les palliatifs à l’ascenseur descendant de l’éducation béninoise!
Les Editions Plumes soleil font leur incursion dans le monde universitaire béninois et s'y installent avec la découverte d'enseignants, non seulement rompu à la tâche éducative mais aussi et surtout attentive aux maux
qui gangrènent ce système censé être la priorité numéro 1 du gouvernement.
Avec Curseurs curatifs à système éducatif dévasté, Roger Koudoadinou puisque c'est de lui qu'il est question énumère en 10 points cardinaux, les solutions idoines pour arrêter cette saignée abondante dans ce pays longtemps resté quartier latin de l'Afrique.
Nous proposons aux lecteurs ici les deux paratextes qui encadrent de façon magistrale ce texte comme pour rehausser l'éclat qui est le sien.
Anicet Fyoton MEGNIGBETO
PRÉFACE
Le parcours intellectuel d'un individu
rencontre
parfois des choses qui le terrorisent, qui l'épouvantent. C'est l'histoire des Curseurs
Curatifs qui ont le dessein illuminateur de faire tomber sur moi leur onzième membrane en cette période de fin de règne. Vous imaginez l'émoi dont j'ai été saisi à l'annonce de mon élection aux suffrages pour devenir préfacier de cet essai de Roger Koudoadinou, ce
merveilleux orateur dont le Bénin exige
quelques prestations de la plume pour se
soigner. Je semblais vaincu d'avance parce que
me croyant dépourvu de tournures pour lancer un livre de ce Professeur qui
semble faire le pari de ne jamais dire la même chose
comme tout le monde. Mais l'éducation qui est
le couloir choisi par les dix curseurs me rassure puisque ces curseurs ne sont pas
destinés
à me crucifier mais à constater la putréfaction
d'un système dont les acteurs ont raboté consciemment les principes proclamés par eux-mêmes.
Par cet essai, Roger, doté d'une intelligence stupéfiante
et d'un courage hallucinant, sonne le
tocsin en venant au secours de l'éducation béninoise
avec le plus affreux contraste : l'esthétique
du tableau noir qui, au lieu de recevoir de
la craie blanche pour un contraste de toute beauté,
n'a reçu que du noir. Et les auteurs de
cette peinture sans nom sont connus. Ils s'appellent
Enseignants et administration par trop centralisée, déréglée par une charpente organisationnelle désarticulée et illisible, génératrice de corruption, productrice et gestionnaire de grèves avec des mesures de rétorsion classiques transformatrices de grévistes en Sisyphe heureux. Charité bien ordonnée commence par soi-même.
Dans cet essai kaléidoscope, l'auteur fait le point sur la part négative de sa profession qui a
fait écho à la loi du nombre sans qualité dans l'indifférence glacée d'un Conseil National de l'Education (CNE) bloqué dans ses
cavernes,-malgré les éclairs de lucidité de ses membres plutôt étrangers et contrariés dans ce cercle. Qu'ont-ils à corriger sinon des enseignants en quantité plongés dans un rêve de nomination militante face à des apprenants en quantité ? Et ils pissent à l'unisson sur la compétence. La fonction enseignante est transformée en gardiennage d'enfants déformés dont le formatage requiert une autre compétence rare dans cette oasis. L'auteur n'oublie pas de faire constater les insuffisances au niveau des corps d'encadrement dans tous les ordres d'enseignement.
Curseurs curatifs sort de l'éducation contre l'éducation,
le domaine de prédilection de son auteur. Homme du dedans,
il se place en dehors de ces perversions
et cela est fécond. Spectateur engagé, la parole
et la réflexion sont ses armes. A la manière
d'un juge, il prononce une sentence qui a
accablé toutes les dérives ; la gratuité propagandiste a
disqualifié l'école béninoise dont les
centres de formation sont largement insuffisants ou simplement sans spécifications appropriées. Dans ce bouillonnement de faits
inacceptables, Roger garde sa liberté de jugement
en même temps qu'il contrôle ses
invectives et sacrifie aux devoirs d'équilibre dont
l'intellectuel a besoin pour remplir ses tâches. Il n'a pas compromis la vision exacte d'une réalité. De cette réalité, nous n'avons pas reçu des curseurs qu'une lecture
anxiogène.
Les curseurs ont dénoncé le mal et contribué à sa guérison. A chaque
diagnostic, correspond son ordonnance. A
l'émiettement de l'organisation, il propose
un regroupement pour l'avènement d'un
système véritable qui imprime la vision systémique
dans tous les dispositifs d'accueil et de
formation. Ici s'interrompt le littéraire qui n'a
pas oublié de placer la lecture au cœur du relèvement des esprits. Le
consultant monte en surface. L'école béninoise,
en consultation chez Roger Koudoadinou,
« l'éducothérapeute », est sortie avec dix
curseurs diagnostic et remèdes pour une bonne
gestion du système éducatif béninois.
Mais avouons-le, le consultant de l'éducation démontre, après cinq
curseurs que la rampe de lancement demeure
le livre et la lecture. Il tente de tapoter
ses réponses aux questions de l'éducation
avec ses cinq derniers curseurs constituant une
machine spécialement aménagée qui garde toute sa validité malgré la furie dévastatrice des oligarchies politiques de chez nous. Le curseur passe du théâtre à la lecture en glissant sur les icônes galvanisantes comme Nelson Mandela et Mongo Béti, pour atterrir avec le leitmotiv : littérature pour la célébration et la jouissance par la plume libre de l'ordte éducatif
nouveau peut-être encore incertain avec les rupteurs
enthousiastes.
Inspecteur Bertin Toliton
Directeur Général Adjoint de l'Institut National d'Ingénierie de Formation et de Renforcement
des Capacités des
Formateurs (I.N.I.F.R.C.F.)
POSTFACE
Marius Dakpogan
Professeur de Lettres
Président-Fondateur de l'Institut Supérieur de Formation Professionnelle
(I.S.F.O.P.)
La loi N° 2003-17 du 11 novembre 2003 modifiée par la
loi 2005-33 du 29 août 2005 portant
orientation de l'éducation nationale en République du Bénin dispose en son article 1er que l'éducation est la première des priorités
nationales.
La mise en œuvre progressive de la gratuité de l'école publique,
mesure du reste très appréciable, semble
créer plus de problèmes qu'elle n'en résout. En effet, la gratuité a orienté
vers les écoles, les collèges et les universités
publics un très grand nombre d'apprenants et les maigres
subventions allouées par l'Etat arrivent avec
tellement de retard que les directeurs ne savent où donner de la tête alors qu'à l'université, dans certaines entités, les cours se déroulent de façon chaotique par quinzaine. Il s'ensuit une baisse remarquable des
performances pédagogiques dans ces
établissements publics aux effectifs très
pléthoriques. Pire, il se produit actuellement au niveau
de l'école béninoise, un phénomène bizarre
: la présence permanente des apprenants
à l'école, tous les jours de la semaine, en l'occurrence, les mercredis après-midi, les samedis toute la journée et même les dimanches et
les jours fériés. Désormais dans la tête des apprenants, plus aucune place n'est réservée aux divertissements et à la régénérescence du
cerveau. La recherche effrénée et
malheureusement vaine du succès oblige à soumettre les pauvres enfants à un bachotage sévère dont les menus principaux sont
les multiples T.D. (Travaux Dirigés) et les interminables
cours de rattrapage, de l'école primaire
à l'université. La pédagogie de la tête pleine ne peut engendrer que des cancres et c'est à cela que s'active aujourd'hui, l'école
béninoise qui confond excellence et
abrutissement. Or, il est de
notoriété publique que les meilleurs élèves qui deviennent des
citoyens bien formés, sont généralement ceux qui ont bénéficié tout au long de leur cursus, d'un enseignement méthodique, équilibré, alternant judicieusement études, plein air et vie associative.
Faut-il encore le répéter ? L'école béninoise traverse actuellement une grave crise. Engendrée depuis la fameuse révolution de 1972, cette crise qui avait commencé par trouver un début de solution avec l'ère du Renouveau démocratique a encore sombré dans l'abîme avec l'avènement du Changement pour finalement descendre aux enfers avec la Refondation. Les facteurs qui ont
concouru à cette aggravation de la crise de l'école sont de plusieurs ordres et sont persistants à cause de l'incapacité des Gouvernants à cerner méthodiquement les problèmes de l'école béninoise et à leur apporter en temps opportun, des solutions satisfaisantes. Ainsi, moins d'un an après son accession à la magistrature suprême, le président de la République, le Docteur Boni YAYI, très enthousiaste, organisa du 12 au 16 février 2007, le forum national sur le secteur de l'éducation, forum qui obtint l'adhésion de tous les usagers de l'éducation. Dans son allocution d'ouverture, le Président de la République, conscient de la gravité de la crise qui secoue le système éducatif national, plaidait pour que le forum apportât des solutions idoines à sa résolution. Malheureusement, comme c'est souvent le cas dans notre pays, les résolutions furent oubliées dans leur ensemble et les ACTES DU FORUM chèrement édités devinrent de simples documents d'archives. Puis subitement en 2014, comme sorti d'un profond coma, le Gouvernement décida de la tenue d'un second forum sur l'éducation nationale. En réplique à cette
décision, je publiai dans le quotidien FRATERNITE
N° 3580 du mardi 08 avril 2014, un article intitulé :
« Deuxième forum sur l’éducation nationale: un nouveau déploiement stérile » ?
Dans cet article, je fis le point de la situation
de l'éducation dans notre pays puis je conclus
en dénonçant l'organisation inopportune d'un
second forum qui assurément ne pouvait rien apporter
de nouveau à l'amélioration du système éducatif
national. Mes propos ne purent hélas arrêter la machine gouvernementale. Le second forum qui eut lieu,
du 17 au 19 décembre 2014 ne fut malheureusement pas une originalité. A la date de ce jour, les actes dudit forum attendent encore d'être publiés. Le seront-ils enfin alors que ses initiateurs sont en train de finir leur mandat ? Constatons donc qu'un permanent déploiement stérile d'énergies, d'improvisation, de pilotage à vue et de gabegie sur fond de clientélisme et de corruption ruinent continuellement les attentes des populations condamnées à se contenter d'un système éducatif délabré.
Et voilà
que surgit de l'ombre, un jeune enseignant
qui monte au créneau pour proposer des Curseurs
curatifs à un système éducatif dévasté. Ce jeune enseignant a les
capacités intellectuelles nécessaires et un parcours professionnel requis pour prendre efficacement part au débat, ou mieux, s'installer dans l'arène parce que ses propositions sont justes, pertinentes et
édifiantes.
Cet ouvrage qu'il dévoile au public est, à mon avis, semblable au Petit livre rouge de Mao Tsé-Toung qui indiqua à la grande Chine, le chemin d'un développement authentique dont nous vivons aujourd'hui le succès.
II me tarde donc de voir nos
gouvernants découvrir, lire, oui, lire au moins et
réaliser la qualité des solutions que propose cet
essayiste : de puissantes idées d'un
éclaireur, d'un visionnaire.
Je crois
fermement et espère fortement que les dirigeants de notre pays,
s'ils ont le réflexe de s'intéresser au
contenu de ce Petit livre rouge, travaillerons plus efficacement à sortir de l'abîme, notre système éducatif national... dévasté. Curseurs curatifs à un système éducatif dévasté de Roger Koudoadinou est une réflexion qui vaut bien des forums.
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